A Kaboul, une poignée d’Afghanes manifeste pour dénoncer toute forme de reconnaissance internationale des talibans

Répression des femmes à Kaboul

Malgré la peur et la répression, et les peines encourues, environ 25 femmes afghanes ont manifesté à Kaboul le 29 avril. Elles ont scandé des slogans tels que «Reconnaissance des talibans, violation des droits des femmes !» ou «Violation des droits internationaux par les Nations unies !». Elles craignent que les talibans ne leur interdisent d’aller à l’université, d’occuper certains emplois ou de s’habiller comme elles le souhaitent. Ces femmes ont manifesté leur inquiétude quant à une éventuelle reconnaissance internationale des talibans par les Nations Unies.

Réunion internationale sur l’Afghanistan

Une réunion internationale sur l’Afghanistan est organisée par l’ONU les 1er et 2 mai à Doha afin de «clarifier les attentes» dans un certain nombre de dossiers. Amina Mohammed, secrétaire générale adjointe de l’ONU, a évoqué lors d’une rencontre à l’université de Princeton le 17 avril la possibilité de discussions et de «petits pas» vers une éventuelle «reconnaissance de principe» des talibans, tout en mettant en avant des «conditions». Stéphane Dujarric, le porte-parole du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a toutefois précisé les propos d’Amina Mohammed, soulignant que «en aucun cas elle n’a voulu dire que quiconque à part les Etats membres n’a l’autorité de reconnaître» les talibans. Le but de la réunion est «de redynamiser l’engagement international autour d’objectifs communs vers un chemin durable concernant la situation en Afghanistan».

Liens entre reconnaissance et aides

La communauté internationale a lié la reconnaissance du régime taliban et le versement des aides humanitaires et financières, cruciales pour le soutien de la population afghane minée par la pauvreté, au respect par les talibans des droits humains, en particulier celui des femmes à être éduquées et travailler. Début avril, les talibans ont interdit aux employées afghanes de travailler avec l’ONU, une mesure jusqu’ici appliquées aux ONG. Depuis, la mission de l’ONU en Afghanistan (Manua) a lancé un examen du fonctionnement des opérations de l’ONU dans le pays, qui doit durer jusqu’au 5 mai.