Affaire Jacques Bouthier : huit collaborateurs renvoyés devant une cour criminelle au Maroc

L’enquête sur le ‘système’ Bouthier progresse

Huit collaborateurs de l’ex-patron français Jacques Bouthier ont été renvoyés devant un tribunal criminel à Tanger (nord du Maroc), notamment pour «traite humaine» et «harcèlement sexuel», a-t-on appris jeudi auprès d’avocates des parties civiles. Les accusations concernent des faits présumés entre 2018 et avril 2022 dans des succursales de Tanger du groupe Assu 2000, dirigé à l’époque par Jacques Bouthier. Six plaignantes se sont constituées partie civile et ont témoigné de harcèlement sexuel systématique, de menaces et d’intimidations au sein d’Assu 2000.

Une première audience devant la Cour d’appel

Le juge d’instruction avait achevé son enquête pour harcèlement sexuel le 18 janvier. Après une première audience le 7 mars devant la chambre criminelle de première instance de la Cour d’appel de Tanger, le procès doit reprendre le 28 mars prochain. Huit accusés – six Marocains, dont deux femmes, et deux Français – sont poursuivis pour «traite d’êtres humains», «harcèlement sexuel», «incitation à la débauche» et «non dénonciation de crimes tentés ou consommés». Quatre accusés sont actuellement en détention tandis que les quatre autres vont pouvoir comparaître libres.

Une affaire rare au Maroc

Les confessions des victimes sont rares au Maroc où les abus sexuels sont souvent stigmatisés par la société. «Nos vies ont été bouleversées par cette affaire. Nous sommes dans une situation de vulnérabilité et de stress constants mais l’ouverture de ce procès est une bonne chose», a déclaré l’une des plaignantes lors d’une conférence de presse. «On espère que ce procès va rendre justice aux victimes», a souhaité Me Khoubiza. Un neuvième suspect dans l’affaire, un Français, est mort dans un accident de la route récemment.