Des hommes cagoulés ont pénétré dans deux établissements le 17 mars, et ont finalement été arrêtés pour des raisons encore inconnues.
Tout a commencé par une dénonciation : le bar était accusé d’avoir organisé une collecte de fonds au profit de l’armée ukrainienne, mais cela n’a jamais été prouvé. Cependant, cela a provoqué l’intervention du FSB. En Russie, la répression est toujours très forte contre tout ce qui peut être considéré comme une forme d’opposition à la guerre en Ukraine, ou au pouvoir tout simplement.
L’ONU accuse Ukrainiens et Russes d’exécutions sommaires de prisonniers de guerre.
A Moscou, il y a une semaine, les clients d’un bar ont été contraints par des agents du Service fédéral de sécurité de la fédération de Russie, ou FSB, à chanter l’hymne national et des chansons patriotiques, avant d’être arrêtés pour des raisons encore inconnues. Une vidéo des clients chantant sous le regard des hommes cagoulés a été largement diffusée et a suscité une certaine émotion. On peut également y voir une serveuse forcée de dessiner un ‘Z’, symbole de l’armée russe, sur la porte, et les officiers ordonner aux clients de chanter sous la menace d’un taser.
Des clients innocents
La chanson n’est pas choisie au hasard : c’est un titre du groupe Lyube, dont le leader est le chanteur préféré de Vladimir Poutine. Pas vraiment le genre de musique qu’on écoute habituellement dans ce bar branché du centre de Moscou, constate l’avocat du patron du bar, Konstantin Yerokhine.
‘C’est la première fois que je vois ce genre de performance artistique, si on peut l’appeler comme ça, ironise-t-il. Mais le pire, c’est que mes clients sont menacés de mort aujourd’hui. Dans la rue, les gens les abordent en leur disant : ‘Vous feriez mieux de partir d’ici. Vous êtes des traîtres’. Je pense que c’est inacceptable car ils sont innocents. C’était une erreur. Mais ils craignent vraiment pour leur vie et je crains aussi pour leur vie.’
Les clients interpellés seront tous finalement relâchés. Quant au patron du bar, il a décidé de se retirer de l’affaire après avoir enregistré une vidéo où il présente des excuses aux forces de l’ordre.