par ses alliés Le naufrage de Jean-Luc Mélenchon, ‘ringardisé’ et mis à distance par ses alliés

ÉDITORIAL – Un éloignement du jeu politique

‘Moi, Philippe Martinez, je suis secrétaire général… Monsieur Mélenchon, il est quoi? Il n’est pas député…’ La flèche décochée sur le plateau de France Info était ajustée. Plein cœur! Car l’ex-candidat à l’Elysée, puis à Matignon… est désormais hors jeu. Ailleurs.

Perdu, s’égarant d’erreurs tactiques en fautes stratégiques, rameutant ses janissaires, mais perdant toujours plus de sympathisants, au point que ses ‘camarades’ manifestent de l’inquiétude à le voir s’accrocher à la scène pour un ultime tour de piste en 2027.

Le tour de trop d’un artiste qui a perdu sa magie et ne sort plus de lapin de son chapeau mitterrandien. Ses fautes depuis plusieurs mois s’enchaînent. A commencer par son premier errement d’ancien combattant fatigué: ne pas se représenter à la députation en 2022.

Une mise à distance

Car l’Assemblée sans majorité absolue est bien le lieu de contre-pouvoir où il faut être. Quand on n’est pas dedans, on est dehors. Cette mise à distance le distancie des siens comme du chœur parlementaire. Elle le contraint à jouer les commentateurs sur Twitter.

Or l’archéo-tribun n’est pas fait pour les 140 signes. Mais il y a plus grave: son éloignement des nouvelles générations combattantes, sa ringardisation qui est apparue, éclatante, lors du soutien lourd, réitéré qu’il a apporté à Adrien Quatennens. La mansuétude machiste du patriarche n’est pas passée. Y compris auprès de ses plus anciens compagnons de route qui ont été ‘purgés’ pour ne pas avoir fait corps dans la tempête interne. Son avenir vacillant, Mélenchon comptait bien reprendre l’avantage avec le mouvement social.

Le syndicalisme réservé aux syndicats

Et patatras… Le chahut infantile, violent à l’Assemblée s’est retourné contre celui qui l’inspirait. Une nouvelle fois, le Rassemblement national, par effet de miroir, tirait profit des excès Insoumis. Pire, les syndicats le renvoyaient à l’arrière du mouvement social. Pas à l’avant-garde. Sans doute est-ce là une des faillites fondamentales de l’ex-trotskiste: s’être obstiné à imposer une ligne d’action aux syndicats, qui, depuis que le parti communiste a disparu, ne veulent plus entendre parler de soumission ni aux Insoumis ni à quelque organisation politique que ce soit. Le syndicalisme aux syndicats…

Cette divergence est plus qu’organisationnelle. La déroute de Jean-Luc Mélenchon c’est celle de la fantasmagorie révolutionnaire. Le mouvement social ne se bat pas pour renverser le pouvoir capitaliste. Mais pour l’épanouissement après des années de labeur, et non pas sacrifier à la mythologie robespierriste ni d’ailleurs à la logique comptable.

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Les syndicats ont remporté la bataille de l’imaginaire. C’est ce qui les rend si forts d’ailleurs: la simplicité, la clarté d’une revendication de vie que Jean-Luc Mélenchon ne pouvait instrumentaliser. D’où son isolement, son discrédit croissant qui emporte la Nupes. Voilà le plus affligeant: dans son naufrage Jean-Luc Mélenchon entraîne toute la gauche socialiste incapable de reconquérir sa liberté. Infichue de s’inventer un nouveau destin.