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Allemagne : Christian Lindner remet en cause des accords politiques européens majeurs
Face à l’ire de Bruxelles, le ministre des Finances allemand s’explique sur ses revirements. Un sondage, un homme et une situation politique inédite aident à comprendre les origines de ces volte-face.
Fin 2022, le classement annuel des préoccupations des Allemands a montré que la hausse du coût de la vie, le prix des logements et la dégradation de l’économie sont les principales sources d’angoisse. Avec les dettes liées au Covid et au conflit en Ukraine, ainsi qu’à l’accélération de l’inflation et la remontée des taux d’intérêt, ils commencent à paniquer.
Christian Lindner, un ‘pur produit’ de l’Allemagne des années 1980-1990
Le patron du parti libéral, minoritaire, mais rassurant pour la population, est un ‘Parangon d’un ordo libéralisme un peu daté’, selon Nils Schmid, député social-démocrate proche du chancelier Scholz. Ses récents revers aux élections régionales l’ont amené à revenir aux fondamentaux, notamment le fameux frein à la dette.
Le 15 mars, Lindner aurait dû présenter les grandes lignes de son Budget 2024. Mais il l’a reporté, s’expliquant le soir même à la télévision : ‘Nous avons des recettes records, mais les dépenses sont encore plus élevées. Notre budget a trop dérapé. Mes amis au gouvernement veulent me parler de davantage de dépenses. Moi, je dois leur parler d’en faire moins.’ Joignant le geste à la parole, il vient de refuser l’extension de la chancellerie, qu’Olaf Scholz avait demandée.
Les dissensions ont pris de telles proportions que le chancelier a fini par convoquer un séminaire de réconciliation, le second en quinze mois. C’était le 6 mars dernier, quelques jours avant que Lindner ne mette la bulle européenne en émoi… ‘On espère que Scholz va finir par siffler la fin de la récréation’, grince un eurocrate. Les 24 et 25 mars, un sommet de la zone euro a lieu à Bruxelles. L’ambiance sera électrique.
Par Sabine Syfuss-Arnaud (envoyée spéciale à Berlin)