Réforme des retraites : ces 22 minutes où le quinquennat a basculé

La séance s’ouvre et se suspend dans l’hémicycle


Avant même l’ouverture de la séance, les visages des parlementaires révèlent l’issue. Sur les bancs de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes), les sourires alternent aux frottages de mains. A l’autre bout, côté Rassemblement national, des rires sonores fusent. Une double satisfaction qui tranche avec l’abattement au centre de l’hémicycle, où siège la majorité.

L’attente du gouvernement et la Marseillaise


À 15 heures, la séance est immédiatement suspendue en l’absence du gouvernement. Les représentants de l’exécutif reviennent du conseil des ministres à l’Elysée, qui vient d’autoriser l’utilisation du 49.3 et l’adoption du texte sans vote. Les députés Nupes demandent alors un vote. La France insoumise se lève et entonne « la Marseillaise », brandissant des pancartes « 64 ans, c’est non » et « démocratie ». Des députés de tous les bancs se lèvent presque par réflexe, et Elisabeth Borne commence son discours. La Première ministre se dit « attachée au modèle social français », mais elle est interrompue par les députés du RN qui crient « démission, démission ». La séance est suspendue à nouveau, et Elisabeth Borne annonce enfin « sur le fondement de l’article 49 alinéa 3 de notre Constitution ». Brouhaha total. 15h22. Fin de la séance. Début de l’incertitude au plus haut sommet de l’Etat.